Osez oseille...
L'argent ne fait pas le bonheur oui, mais tout à un prix ! Quel est celui d'un conteur ?
Salomé B.
7/6/20242 min read
Ah l'argent !
Il ne fait pas le bonheur mais bon on va pas se cacher que les épinards sont meilleurs avec du beurre...
J'ai choisi le métier de conteuse non pas pour devenir riche et célèbre, mais pour exercer un métier passionnant et épanouissant. Toutefois j'ai besoin de gagner ma croûte comme tout le monde... Et je ne vous raconte pas la métamorphose de mon cher petit ange de fils en petit ogre affamé lorsqu'il a faim ! Non non non, je ne suis pas mendiante et je ne conte pas pour 1 euros non plus.
Chaque spectacle à son lot de préparatifs. Écriture des contes, scénarios, décors, répétitions, etc... Comme un comédien un conteur passe des heures et des heures sur ses contes. Vous voyez la scène mais le plus gros du travail se fait en coulisse et cela se rémunère. En tant qu'artiste du spectacle vivant, je bénéficie du régime des intermittents du spectacle. Un régime salarié spécifique à la France (qu'elle chance!) qui est réservé aux personnes travaillant dans le domaine du spectacle (artistes et techniciens).
Pour employer une conteuse professionnelle comme moi il faut éditer un contrat sous forme de GUSO (Guichet Unique pour les Spectacles Occasionnels), ou alors en passant par une boîte de production. « Un cachet » c'est comme cela que l'on appelle nos dates et il faut en avoir un certains nombre par an pour prétendre au régime d'intermittents. Les démarches doivent se faire impérativement au préalable de la date du spectacle.
Il est important aussi de rappeler qu'un cachet est moitié le salaire net et moitié les charges. Cela veut dire que le prix qui vous sera indiqué ne reviendra pas entièrement dans mes poches. En plus de ça le GUSO fixe un prix minimum du cachet, si il est plus bas il ne sera pas compté comme une date.
Pour être tout à fait honnête ce n'est pas évident d'évaluer son travail, son art afin d'en fixer un prix. Il est important aussi de prendre en compte que l’unité de vente est « un spectacle », peu importe sa durée. J'ai donc estimé mes prix aux alentours de 300 euros.
Et si vous m'écoutez conter dans une école, une médiathèque ou même chez un particulier c'est que quelqu'un a payé pour cela. Une association, une institution, ou le particulier. On ne montre jamais assez la générosité de ces organismes et de ses acteurs qui font venir le spectacle jusqu'à nous et je les remercie du fond du cœur.